Session d’un jour
Ayant fait l’achat d’une jolie boîte de Frolic, je m’organise une petite session éclair pour le lendemain afin de tester ces fameuses croquettes. Arrivé à la maison, je prépare le matériel et range mes futures appâts dans une boîte hermétique afin de conserver leur moelleux.C’est à ce moment précis que ‘Madame’ rentre et m’interroge sur mes manipulations… Je réponds simplement que je prépare ma pêche de demain. Elle me rappelle alors que l’on avait prévu d’aller en ville pour y faire du shopping. D’un air tout à fait innocent, je lui retorque que je n’étais pas au courant de cela. (rires), elle râle une bonne partie de la soirée, la réconciliation se fait comme bien souvent sur l’oreiller.
On s’endort alors enlacé l’un dans l’autre.
Après une soirée bien agitée et une nuit plutôt sereine, le réveil hurle de toute sa puissance, il est 5h00 du matin l’heure idéale pour entamer la journée. J’ouvre les rideaux et constate une fine pellicule humide sur le trottoir, mais cela ne m’arrêtera pas.
Le temps pour moi de déjeuner, et me voilà parti sur la route avec mon paquetage. Durant le trajet je me fais surprendre par de petites averses, mais rien de grave, une sorte de filtre qui veut m’empêcher d’atteindre mon but. L’étang se trouve à 3km, ce qui me prend, à pied, environ 45minutes.
Arrivé sur les lieux à 6h00 précises et après avoir affronté monts et marées, j’arrive à proximité du plan d’eau, enfin je le devine car il fait très sombre dans le coin, ce qui ne facilitera pas le montage des cannes mais j’avais prévu d’utiliser ma frontale qui m’aidera grandement au montage du w- tripper. !!! (Le week-end tripper est d’une facilité de montage même dans ce genre de situation). Le doute qui m’envahit peu après le montage car il n’est pas imperméabilisé, mais un ami qui possède le même ne l’a jamais traité et n’a jamais connu de pépins…croisons les doigts…
Fréquentant régulierement ce plan d’eau, je pense connaître les mouvements et habitudes de nos carpes. Mais depuis peu, quelque chose est venu perturber ce quotidien. Je n’en connais ni la cause ni l’origine, peut être une activité de pêche plus intense, mais je n’en suis pas sûr.
Il y a 2 ans, je piquais mes poissons avec du maïs, , mais j’ai constaté que le poisson s’en méfiait, et en jetant un coup d’œil dans les poubelles, j’ai pu y voir de nombreuses boîtes de maïs.
Prenant compte de tout ces éléments j’ai abandonné l’idée de continuer mes pêches avec cet appât. Je suis passé au Frolic qui ne devrait pas me laisser capot aujourd’hui, et au cas où, j’ai avec moi des pellets poissons avec lesquels j’ai obtenu de bons résultats ici.
J’effectue un léger amorçage de quelques frolic coupés en morceaux, avant de monter ma canne. Je prépare mon bas de ligne, avec une tresse quick silver de 25lb sur un hameçon raptor de 6. Mon montage se compose d’un tube anti emmeleur et d’un plomb de 70grammes, juste le poids idéal pour l’auto ferrage. Cela étant fait, je règle mon carpo à la déclivité du terrain et mes détecteurs au bon volume.
J’effectue un lancé précis et tout en douceur. Peu aprèsl’attente commence, mais pour ça j’ai bon un remède, la lecture.
Je m’installe confortablement bien au fond de ma chair, et me plonge dans mon bouquin qui m’a été conseiller par J&B en l’occurrence « Les camionneurs » de Terry Pratchett que j’ai acquis pour la modique somme de 0,20euros. En ayant déjà lu la moitié, je ne peux que vous le conseiller.
Mais après 15 minutes de lecture assidue ,une douce mélodie se fait entendre et mon swinger se met à danser sur cet air pour ma plus grande joie. Je fonce à tout va sur ma canne, je ferre doucement et constate une résistance qui ne me laisse pas de marbre. Des coups de tête, des coups de queue me font espérer qu’un poisson de taille non négligeable va se présenter devant moi.
Le combat durera une petite dizaine de minutes. La pesée m’indique 6kg , elle s’est bien défendue, une telle vaillance me laisse penser qu’elle est en bonne santé, j’en profite pour effectuer un rapide tour visuel du poisson pour constater qu’il est en parfait état, pas une seule piqure avec un hameçon, une bouche de jeune fille comme on aimerait en voir plus souvent, et qui plus est de superbes flancs dorés, des nageoires entières et sans déchirures.
En un mot splendide !!!
La remise à l’eau se fait sans problème, elle repart rapidement. Pour une première sortie de mes frolic, le résultat me convient. Ainsi j’ en réenfile un sur mon cheveu, de toute évidence cet appât est peut-être celui qui conviendra pour remettre les carpes en confiance.
Je relance et j’en réamorce quelques morceaux sur le poste… Ensuite, le calme plat, un silence qui m’angoisse. Je fais le tour de l’étang afin de tenter d’observer une quelconque activité aquatique. Je repère des petits gobages de blanc, mais aucun bouillon, comme si la carpe que je venais de relâcher avait été prévenir les autres de rester sans manger pendant la journée.
Drôle d’idée mais tout à fait possible !!!
Le temps change d’heure en heure, alternance d’éclaircies et d’averses ce qui me décide à préparer un coup aux pellets sur le flanc droit de l’étang sur un poste très précis. Peu après j’esche ma canne avec 2 pellets poissons.
J’avais déjà testé cet appât la semaine avant, il m’avait offert une belle carpe de 5,400kg, ma confiance en cet appat était au top, mais malheureusement deux heures passent et pas la moindre touche. Le poste est, pour moi, délaissé par les carpes, je n’insiste pas, je préfère finir la journée sur le poste de gauche au frolic.
Un brusque changement climatique ne favorise pas l’appétit des poissons. Je me replonge alors dans ma lecture pour y passer de longues heures…. De temps en temps je me détache du livre pour faire des observations de surface, mais rien, pas un bouillon, toujours ces petits gobages de mouches et de prises d’oxygène pour ces quelques ablettes et gardons qui monopolisent la surface.
Habituellement les bouillons sont légion sur le poste et me font tourner la tête en me rappellant ce pourquoi je suis là !!!!
Je sais qu’elles sont là, mais depuis le début de cette année, je ne saisis pas ce qui peut bien se passer, mais le fait est que leurs habitudes ne sont plus les mêmes. J’y mettrai le temps qu’il faudra mais je finirai par me réadapter à leur nouveau quotidien.
Vers 14h30, plongé dans les bras de Morphée, le son aigu du détecteur m’extirpe de mon fauteuil…. Je me stabilise sur mes jambes qui sont encore dans mes doux rêves et tente de me diriger vers ce hurlement électronique.
Le contact est pris, je ne sens pas trop de résistance, les coups de tête sont moins massifs, je ne me presse pas car je savoure ce moment, et c’est après 5minutes environ que dame carpe se présente à mon épuisette. La délicatesse de mes mouvements ne devrait pas accroître sa méfiance et son stress. La pesée m’indique 3,500kg, elle est bien rondelette comme je les aime et toujours avec une bouche impeccable ainsi que des flancs et nageoires comme neufs.
La remise à l’eau se fait dans les règles de l’éthique carpiste et un grand respect pour ce poisson m’envahit. C’est décidé, je pêcherai au Frolic jusqu'à la fin de ma session sur ce poste.
Malheureusement plus aucun départ ne viendra troubler ma lecture, le soir tombe et je remballe mon week-end tripper, ma session touche à sa fin, le froid et l’obscurité reprennent leurs droits, cela me donne l’impression de ne plus être le bienvenu. Pas trop déçu mais quand même surpris par l’absence totale de bouillons.
Je regagne mes quartiers le sourire aux lèvres avec l’idée de revenir bientôt.
Cet étang me réserve sûrement de bonnes surprises pour l’avenir, j’y crois dur comme fer…
Renaud.
Publié par Renaud le 25-10-2004