Pêche et photo
Notre passion a cela d'unique qu'elle propose à ses pratiquants une opportunité de perpétuellement s'immiscer harmonieusement dans la nature. Loin de moi la volonté de citer ici les carpistes chercheurs invétérés de trophées, mais plutôt ceux pour qui se frotter à Dame Carpe est aussi -et surtout- synonyme de profiter de ce que nos rivières, nos étangs et nos lacs ont de plus beau et noble : ces étendues souvent sauvages où seul le bruit du vent dans les arbres, ou de l'eau venant battre la berge, vient consoler nos oreilles en alerte… A défaut de « bips », petit à petit, ces amoureux de liberté se plaisent à sombrer dans un univers tantôt surprenant, tantôt amusant, où tout concourt à créer une atmosphère de plénitude, un sentiment de paix indissociable de l'essence même de cette passionnante activité qu'est la pêche sportive de la carpe.
Dans l'attente du départ, pourquoi ne pas d'avantage se tourner dans cette direction ? Apprendre à mieux connaître la faune et la flore de nos spots préférés, ou encore, durant ces heures creuses, courir après quelques clichés souvenirs dignes de ces moments forts.
Et pourquoi pas les deux ???
Par les quelques conseils que je vais me permettre de vous donner j'espère d'une part vous donner goût à cette activité qu'est la photographie, et d'autre part susciter en vous l'envie d'en vouloir plus, d'en connaître plus, pour que vos sessions prennent petit à petit une dimension
naturaliste et enrichissante, tant en souvenirs et en bons moments, qu'en rencontres à jamais gravées dans vos mémoires…
Pour ce premier article je parlerai de la technique de photographie propre aux
paysages . Un deuxième sera plus axé sur la technique de la
photo naturaliste à proprement parler (les oiseaux et autres animaux), un troisième concernera le monde si spécial et pourtant fabuleux de la
macrophotographie (les fleurs et les insectes…)
LE PAYSAGE
Question matériel, la photographie de paysage a cet intérêt de permettre de voyager « léger »… Qu'il soit numérique ou argentique, la totalité des boîtiers reflex feront l'affaire (je ne parlerai dans ces articles que de boîtiers réflex, par opposition aux compacts), accompagnés d'un objectif dit « grand angulaire », entre 15 et 35mm, 50mm maximum. L'usage d'un trépied solide est de rigueur la plupart du temps, nous verrons pourquoi ultérieurement. Pour les amoureux de l'argentique choisissez de préférence des films lents, peu granuleux, ne dépassant jamais le 100ISO avec une énorme préférence pour de la diapo (FUJI VELVIA 50) plutôt que du négatif (sauf pour du noir et blanc bien sûr), les couleurs seront plus saturées et douces, les contrastes plus naturels… En option un filtre d'objectif polarisant, qui permettra d'une part de sursaturer les couleurs comme le vert et le bleu (ciel plus « pétant » et feuillages plus vifs) et de supprimer en partie les reflets (la surface de l'eau et sur les feuillages).
Composer une scène, un paysage, est assez simple sur le principe mais implique pour des résultats optimums de respecter certaines règles :
Cadrer selon la règle des tiers : La ligne d'horizon doit être bien horizontale dans le viseur, sur le tiers supérieur de l'image. Si vous désirez mettre en exergue la beauté d'un ciel, cadrez cette ligne sur le tiers inférieur. (Cf schéma). Le plan doit être horizontal sauf dans les scènes mettant en avant une notion d'enfermement ou de verticalité (plan portrait possible)
Anticiper les écarts d'expositions : Le boîtier doit faire sa mesure de lumière sur la globalité de l'image, à moins que vous ne désiriez mettre l'accent sur un sujet précis dans le paysage (les hautes lumières d'un ciel couchant ou un premier plan dans l'ombre…). L'idéal est de faire un « braketing », c'est-à-dire une série de clichés plus ou moins sur ou sous-exposés pour trouver le dosage idéal… (La base est de 5 clichés : -1IL, -0.5IL, 0IL, +0.5IL et +1IL, les « IL » étant une unité d'incrément d'exposition. Attention ! Augmentez ces écarts si vous utilisez un film négatif !).
Autant que possible prévoir un premier plan : Il est nécessaire pour « meubler » l'image, cela peut être des arbres, des roseaux, ou pourquoi pas un ami avec sa 18Kg du coup du soir !
Toujours travailler avec une faible ouverture de diaphragme : Ceci afin de gagner en netteté, sauf si vous voulez isoler un sujet de son arrière plan. L'idéal est de toujours travailler à plus de F/22.
Quelques astuces : Utilisez un trépied pour éviter les bougés du boîtier au moment de la prise de vue, en particulier dans les conditions de faible lumière comme un coucher de soleil bien avancé. Regardez la mesure d'exposition avant la photo, si la vitesse d'obturation indiquée est supérieure à 1/focale (1/35 ème de seconde pour un objectif de 35mm par exemple) la photo sera floue sans trépied!
Placez les éléments majeurs de votre paysage (comme un arbre mort ou le soleil) sur un des quatre points d'or, c'est-à-dire une des jonctions formées par chaque ligne des tiers (cf schéma).
Vous pouvez tenter les symétries si cette notion est prépondérante dans votre paysage : comme la ligne d'horizon centrée dans le cas d'une photo d'île se reflétant parfaitement dans l'eau, sans rien d'autre à l'image… Evitez sinon coûte que coûte les sujets trop centrés (en particulier le sujet principal).
N'hésitez pas à attendre si les lumières du paysage que vous avez choisi ne sont pas idéales… Parfois quelques minutes suffisent (les couchers de soleil).
Vous voilà maintenant paré des bases qui, j'en suis sur, vous permettront de réaliser des paysages de qualité !
Publié par David Léger le 27-05-2005