La quête de nourriture
Nombreux sont les carpistes qui s’interrogent sur l'activité alimentaire chez la carpe et les méthodes de localiser des denrées. Quelques facteurs, comme les sens ou l'instinct font que la carpe se trouve en ce moment, à cet endroit.
La carpe est un poisson fureteur et même pendant les phases de provision planctonique, il est toujours des moments dans la journée où elle va remuer la vase pour se nourrir de larves. Dans les eaux calmes, comme les étangs ou les rivières à faible courant. Les fragments organiques s'accumulent sur le fond, sous forme de vase. En sédimentant, celle-ci emprisonne des bulles d'hydrogène (ou gaz carbonique) dont l'apparition en surface peut avoir deux origines:


  • La première est une délivrance spontanée de bulles, dans ce cas l’émission sera régulière et toujours situé au même endroit.

  • La deuxième est une libération liée à l'action d'un poisson fouisseur ; les bulles sont émises par paquets hétérogènes, qui suivront la direction du poisson.



(Il est très important de repérer exactement ces emplacements de fouille, par des repères visuels.)

Avec beaucoup d'observation et une certaine expérience du sujet, je suis persuadé que ce poisson suit une sorte de circuit nutritif, qu'il explore plusieurs fois en 24 heures et souvent marqué par des sauts. Ces derniers sont interprétés par la présence de nourriture aux autres carpes du groupe. (Ça n’engage que moi)

Une fois la conviction d'avoir trouvé un point de passage dans ce circuit, je complémente à la nourriture naturelle, une faible dose coutumière d'amorce, à cet endroit précis. Cette méthode attirera la carpe, non simplement par principe, mais aussi bouleversera les conditions du milieu et entraînera une réduction de la consommation des benthos vivant sur le fond. Ainsi la carpe remplacera une partie de son alimentation naturelle par ce supplément facilement accessible.


L’outil de recherche : les sens.

Le sens olfactif (l’odorat).

L'olfaction est le sens le plus développé chez la carpe, elle collabore dans la prise de nourriture. Le goût est un moyen de contrôle de la valeur comestible de la proie ou l'appât.
Avant d'ingérer un appât, surtout s'il est inhabituel ; la carpe tourne autour, joue avec, apprécie son goût lors d'une succession d'aspirations et de recrachées. L'eau est un facteur capital dans l'olfacto-gustative, d'une part à la dissolution des émanations sapides. Les sacs olfactifs sont situés de chaque coté de la tête entre le museau et l'œil : ils sont le plus souvent appelés "Narines".




La carpe est journellement exposée à des émanations sapides. Ces impressions sensorielles sont produites parfois même de très loin : elles l’informent sur la nourriture potentielle aux alentours. Ce point donne l'effet d'être extrêmement sensible aux sapidités à base de glucose, de chlorure de sodium et les produits protéines. Ces saveurs ont encouragés les pêcheurs à rajouter certaines substances comme les arômes, réhausseurs, stimulateurs..., dans leurs bouillettes.

L'utilisation de spray odoriférants (ou non), additionnés à l'esche semble être profitable. Le pouvoir attractif de la farine de poisson montre que cette substance est d'autant plus efficace qu'elle contient plus de protéines. L'emploi de bouillettes de bonne qualité et riche en protéines, ont un pouvoir attractif incontestable.
Pour ma part j'aime marier, combiner une panoplie de produits odoriférants différents. J'ai pour habitude de renforcer le goût de mes appâts sucré par du miel ; avant la pêche, je trempe mon esche dans du miel liquide. Néanmoins si je pêche avec un produit carné, je le booste à l'extrait de foie ou à l'huile de foie de morue, saumon, sardine…ect.

Je pense que la carpe associe l’effluve à la nourriture, dans un bon nombre des cas. Lors de la confection ou à l'eschage de mes bouillettes, je prête une attention particulière, à certaines substances, comme la nicotine ou les produits de lavage, qui peuvent être signe de menace pour la carpe. De grands noms de la pêche à la carpe, sont des fumeurs et ne prêtent pas une telle attention et prennent tout de même du poisson. Cette pêche est basée sur la croyance de ce qu'on fait !


Le sens visuel.(la vue)




Bien que l'œil de la carpe présente des caractéristiques évoluées (vision à distance, diversification des couleurs et formes), la vision à un rôle secondaire dans sa conduite. Les conditions extrêmes de son biotope (eaux troubles, feuillage des arbres...) exige qu'elle puisse se passer de ses yeux au bénéfice de l'olfacto-gustation. L’excitation visuelle, lors de l'utilisation d'appâts flottants ou allégés, a pour but d’alléger le poids de l’hameçon, mais aussi d'exciter la curiosité de la carpe ; néanmoins cela augmente sa méfiance envers l'appât. La perception et la discrimination des couleurs, ont fait l'objet de plusieurs questions à ce sujet. Je pense que la carpe perçoit certaines couleurs ; le blanc, le noir, le bleu-violet, font partie de ce groupe. Le but, n'est pas d'écarter toutes les autres couleurs, mais bien de faire un contraste sur le fond, entre le clair et le foncé.

Pour exemple, Quand je pêche sur des fond vaseux, j'amorce fréquemment des pellets à base de mais ; une fois désagrégés un tapis clair se forme sur le fond. J'amorce quelques bouillettes brunes ou noires, pour qu'il y ai contraste... et ça marche.
En réponse à quelques essais, la carpe présente une nette préférence pour la nourriture la plus facilement abordable. D'une part les aliments artificiels peuvent très bien remplacer une portion de la nourriture naturelle s'il est facile d'accès. D'autre part la carpe, après avoir consommé ce supplément, continuera à se nourrir des différents groupes de mollusques disponibles. Ce qui explique l'importance de l'amorçage intelligent !
Le taux de prédation effectué par la carpe sur diverses espèces de mollusques ((chironomes, d'éphémères, nymphes, daphnies... (Voir tableau des insectes)) et une proportion importante d'espèce zoo planctonique, qui eux sont attrapés grâce à son appareil branchiospinal, lors de la filtration de l'eau, sont liés à un enchaînement de données tactiles et gustatives, dans le processus de sélection des proies. L'intérêt de pêcher avec des produits carnés, est de se rapprocher au maximum, de sa nourriture naturelle. L'addition d'un arôme crabe, squid, saumon de miette de thon, sardine, du foie aux différentes huiles, des protéines de poissons solubles, sont très efficaces et ont des qualités attractives inégalables.




1) L'anax empereur
2) L'éphémère
3) Le dytique
4) Le gyrin commun
5) L'émérobe aquatique
6) La perle
7) La nèpe dendrée
8) L'hydrophile
9) Le sialis de la vase
10) La dreissen
11) Le porte bois
12) L'anodonte
13) L'écrevisse
14) Le gamarre
15) Le vers de vase
16) La daphnie
17) La tubifex


mix à base de zoobenthos.


  • 350 gr Semoule de maïs
    350 gr Farine de poisson
    150 gr Farine de soja
    *100 gr Daphnies séchées
    50 gr Albumine d'œuf



  • ou 100 gr Dreissens broyées
    1 c à c Protéine de poisson soluble
    50 ml Huile de saumon


  • ou 100 gr Crevettes fraîches broyées
    2 c à c Protéine de poisson soluble



Ces différentes compositions, m'ont déjà apporté de très bons résultats sur certains plans d'eau surpêchés. Je pense que le fait de se rapprocher ainsi de l'alimentation naturelle du poisson, permettra dans un avenir proche, de piquer un bon nombre de poissons méfiants.

En conclusion, la carpe a un régime omnivore à prédominance carnivore. La prise de nourriture s'effectue essentiellement sur le fond, aux dépens du zoobenthos (ensemble d'organisme animal vivant sur les fonds marins). La variation des facteurs du milieu, la conduit en début de saison sur les herbiers rivulaires, à ces périodes correspondront des techniques et des appâts différents. L'hiver, la carpe rentre en léthargie hivernale, son activité alimentaire se ralentit, d'où l'intérêt de savoir où stationne le poisson et d'amorcer légèrement. J’espère que ces quelques lignes auront pu apporter un petit plus, à votre connaissance.


Manu

Publié par Manu le 29-03-2004
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