Le nénuphar tout un art
En étangs, canaux ou rivières, le poste de pêche est fréquemment désigné par hasard ou par habitude. Mais à quoi sert le meilleur appât, le matériel le plus sophistiqué, le montage le plus discret, si vos lignes sont mal placées ? Cet article va, je l’espère, vous éclairer un peu plus sur la technique et l’approche, en présence de Nymphéa.
Allons-y pour un peu de culture générale. Dans beaucoup de cas la végétation des étangs détermine la qualité et l'état de "santé" de ces derniers. Plusieurs espèces de végétaux cohabitent auprès des étangs : les nénuphars dont l'appareil végétatif est aérien mais avec les racines dans l'eau, et les végétaux ayant leur appareil végétatif immergé (reproduction dans l'eau, élodée….)
Planorbe
Lacs, étangs, rivières et canaux, ont en commun une richesse en plantes aquatiques, la famille des Nymphéa fait partie de ces herbiers rivulaires, qui envahissent la totalité ou presque du milieu qu’elles occupent. Leur surface et leur aspect évoluent et se modifient avec le temps, ce qui signifie pour nous pêcheurs que d’une année à l’autre, nos repères pourraient être faussés. Les eaux stagnantes se comblent progressivement d’accumulation de débris organiques, sédiments, entraînant des modifications majeures dans la composition de
l’entomofaune ( def.
artie de la faune, constituée par les insectes)
escargot d’eau
Le choix de son support est varié, sableux, boueux, ou même caillouteux, il s’adapte très bien à tous les milieux. Bien que sa croissance soit plus rapide, sur un fond sableux, dont la qualité d’eau est pauvre en calcium et riche en acidité. Les Nénuphars, jaunes ou blancs, plongent leurs racines à 3 ou 4 mètres, pour se fixer au fond de l'étang et leurs tiges peuvent parfois mesurer plusieurs mètres de long. Donc la zone de pêche sera bien loin des racines.
larve de libellule
Les eaux pourvues de nénuphars abritent de nombreuses espèces d’insectes et larves aquatiques adaptées à la vie dans ces milieux. Les nénuphars se trouvent en majorité en bordure littorale, ces plantes rivulaires constituent des cachettes pour les insectes phytophages, comme les mollusques et les insectes aquatiques qui consomment ces plantes. La faune y est différente selon qu’il s’agit d’étangs, lacs, ou encore canaux. Les Planorbes font d’une pierre deux coups, ils se servent des feuilles comme support pour leurs œufs,mais aussi de garde manger. Les carpes en sont friandes, car les pauvres se détachent souvent de leurs feuilles pour se retrouver sur le fond. Il arrive également de trouver fixé sur les feuilles des œufs de grenouille, que dire de plus, un vrai festin.
Tous ces élements font parties de l'entomofaune
Une main riche en protéines
Le nénuphar, support naturel
Bon nombre d’escargots d’eau et mollusques s’installent sur les tiges des nénuphars, les gros cyprins le savent. De plus, les nénuphars représentent un abri naturel contre le soleil. Les trouées et leur extrémité sont particulièrement intéressantes. En plus d’un abri, il faut aussi tenir compte de la zone de végétation en surplomb. Il s’agit des arbustes, voire des arbres dont les racines sont à moitié dans la terre et à moitié dans l’eau. Même si cette zone est peu profonde, les poissons l’occupent parce qu’ils savent y trouver l’ombre, synonyme de fraîcheur mais aussi de nourriture puisque les larves et insectes se nourrissent des feuilles tombées à l’eau.
Partie de cache-cache
Comment le pêcher ?
L’approche se fait très discrètement…comme un Sniper. Les lignes doivent être placées avec précision le plus près possible des feuilles. Les racines de celles-ci ne gêneront que très peu lors de la mise en place des montages. Choisissez de placer les montages dans les trouées et les extrémités (pointes).
zone de pêche
Montage.
Un montage in line de base, comme bas de ligne j’utilise un bon Quicksilver de 25 lbs muni d’un hook Hayabusa n°4 ou 2. Le tout monté sur une sérieuse tête de ligne de 30/100ème en tresse (pour ma part je pêche en tresse complet sur les moulins), il faudra prévoir une bonne dizaine de mètres. La pêche à ras les nénuphars nécessite un montage costaud, la tresse permettra de faire sortir un poisson qui aura eu l’idée de s’abriter dans les racines de celui-ci.
Un montage passe-partout
1. Stopper
2. Bouillette dense
3. Gaine aligneur
4. Hayabusa boilie hook n°4
5. Quicksilver 25 lbs de 30cm
6. Emerillon classique résistant à la traction n°2
7. Plomb type In line
8. Tétine souple
9. Gaine anti-emmêleur souple 0.75mm de 40cm de long
10. Tête de ligne 30/100eme en tresse d’une dizaine de mètres
L’amorçage.
En quelques lignes, l’amorçage sera léger mais précis, dans ces conditions de pêche, je place une quinzaine de boules par ligne. Comme appât j’ai une entière confiance dans une boule de 20mm à base de plusieurs farines de poisson, ou j’y incorpore de la nourriture naturelle, prélevée dans les eaux environnantes, ainsi qu’un extrait de pieuvre. (Pas encore disponible dans le commerce)
Le but premier est de se rapprocher le plus possible de sa nourriture journalière.
L’amorçage préalable n’est pas indispensable, vous pêcherez automatiquement sur une tenue de nourriture, la nature se charge du reste.
La gourmandise….quel beau défaut
Bonne pêche
MANU
Publié par Manu le 31-07-2008