Rien que pour toi …mon amour




…………………! Mon amour ! Je vais en quelques lignes tenter de te faire partager cette ardeur qui est la mienne. Depuis notre première rencontre, je ne pense plus qu’à toi, jour après jour, toujours d’avantage. Tes formes, ta grâce, ton image hante mes pensées les plus profondes, ces pensées qui font de moi l’homme que je suis, ces pensées qui de par leurs largesses, nourrissent mon esprit, tout ça, grâce à toi.

Tant de choses nous éloignent l’un de l’autre, j’en suis bien conscient. Mais la passion nous rapproche petit à petit. L’allégresse que j’éprouve lorsque nous jouons, ce petit jeu me ravit.

Moi discret comme un Sniper, prêt à bondir sur le moindre signe de ta présence
Toi maligne, rusée comme un renard, aussi discrète que je le suis, sinon plus. Nous jouons un peu dirais-je au chat et la souris, mais prends garde, au final il n’a qu’un gagnant.

Que le meilleur gagne !


Tel un sniper embusqué



L’histoire se passe un matin d’octobre. Une matinée des plus banales. Je m’installe de bonne heure, bien avant les premières lueurs du jour, Une de ces matinées où bivouacs et bed-chair n’ont pas leur place ; une de ces matinées où mon équipement se résume à 2 cannes sur piques, mon épuisette, le matelas de réception, un peu de petit matos et quelques boules.
Ma technique est des plus simples, mais peut-être un peu audacieuse dirons-nous. Je place discrètement mes lignes devant une roselière, à moins d’un mètre de la berge dans environ 80 cm d’eau, les berges y sont très encombrées par les racines des Saules peuplant les alentours.


Audacieux, mais efficace



D’après la superficie du plan d’eau, oser prétendre piquer un poisson dans ces conditions n’est pas le fruit du hasard. En effet, l’observation dans de telles conditions est primordiale. J’y ai passé près d’une quarantaine d’heures, réparties sur une douzaine de matinées, à regarder se lever le soleil paisiblement, le brouillard tout doucement se dissiper, pour laisser deviner la surface de l’eau calme. Dans ce calme crispant quelques marsouinages discrets, et dorsales majestueuses trahissent la présence de quelques poissons. Ces formes en surface comme l’apparition d’esprits, ces fabuleux poissons dont tout le monde parle, mais que peu de pêcheurs prennent.

L’Amour………..Ahhhh l’amour ! Quelle étrange maîtresse à robe blanche argentée, au corps fusiforme, dont la beauté n’a pas d’égal, originaire des eaux de Russie et Chine, du fleuve Amour dont elle porte si bien le nom. Heureux sont les pêcheurs qui ont eu le plaisir un jour de la connaître.

Bon revenons à nos moutons…..euh !!!!!! Pardon ! À nos amours . Il est 8h c’est le calme plat, je me rapproche plus d’une canne dont l’activité du scion m’intrigue un peu. Posté à coté j’essaie de comprendre pourquoi ma ligne, placée à peine à 2 mètres devant mon scion tremblote par moments, L’attente fut de courte durée, je discerne deux superbes amours blancs longer la berge, d’où les fameux coups de scion. L’instinct me pousse à laisser ces deux poissons passer leur chemin, pour m’empresser de sortir ma ligne. Je tente une présentation en nylon décollé de 70cm esché d’une bouillette 16mm bien boostée; dans mon cas l’appât se situe à 10cm de la surface.

Une dizaine de minutes plus tard, la récompense, le départ tant souhaité, j’ai tant d’espoir de battre le fer avec l’un de ces esprits qui hante cet endroit fantasmagorique. Le départ d’une brutalité inexprimable, d’une violence telle que la présence d’un biper à ce moment là n’est pas utile. Je ferre légèrement par sécurité, quand le colosse se met à faire un bond terrible, et là c’est chaud…….après une dizaine de minutes mon amour me rejoint tranquillement dans le lit de mon épuisette. Je manipule délicatement ce poisson, qui paraît bien être un colosse est très fragile. La séance photo très courte me laisse à peine le temps d’admirer ma prise, que la revoilà de retour dans son élément.


L’amour n’a pas d’égal




Un colosse très fragile



Te voilà repartie mon amour, ta présence était si intense, ton passage si court, pourquoi la vie est-elle pleine de choses qui blessent mon cœur ? Mais mon chagrin se consolera de cette visite éclair, par quelques photos magnifiques de nous deux.

Quant l’amour parle, il est le maître.

Pour toi mon amour.

Manu.

Publié par Manu le 14-11-2004
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