Les bas de ligne rigides
Cela doit faire plus de deux ans maintenant que je n’ai plus monté un seul bas de ligne en tresse (ou presque !) sur une de mes cannes, et ce, au profit d’un bas de ligne rigide. La principale raison de ce changement, vient certainement du fait que je suis quasi sûr à 100 % que le montage est opérationnel au fond de l’eau et ne se trouve pas emmêlé sur lui-même ou autour du plomb. Il n’y a rien de plus frustrant que de se rendre compte que l’on a pêché une nuit entière avec un montage totalement emmêlé et inefficace. La résistance à l’abrasion de ces matériaux (bien souvent supérieure à celle des tresses classiques) m’a également motivé à utiliser de plus en plus ces montages, que j’ai fait évoluer à mon goût et selon mes observations au fil du temps.
J’utilise pour la réalisation de mes BDL 3 types de « mono filament », à savoir le Fluorocarbone, le Stiff Rig, ainsi que l’Amnésia. Petit tour d’horizon…
Le Fluoro
Il s’est imposé sur le marché depuis 2 ou 3 ans environ, bien qu’utilisé par certains carpistes depuis plusieurs années déjà. Le fluorocarbone a la particularité d’être presque invisible dans l’eau. Cette propriété est due à un indice de réfraction à la lumière pratiquement égal à celui de l’eau. Ce matériau est celui que j’utilise le plus, dans une résistance de 25 lbs.
Ce n’est pas le plus rigide des trois, mais certainement le plus discret. C’est pour moi le plus polyvalent, en s’adaptant à de nombreuses situations de pêche.
Le Stiff Rig
On a affaire ici à un élément extrêmement rigide. Afin de le rendre le plus droit possible, il est conseillé de le passer sous la vapeur, afin qu’il prenne une forme bien rectiligne. Il n’est pas aussi discret que le fluoro, sans être trop visible, étant transparent. Il est presque impossible d’emmêler en utilisant le stiff rig, même lors des lancers les plus appuyés ou lorsque les écrevisses sont présentes en masse sur le lieu de pêche.
L’amnésia
Ce que je recherche avec l’Amnésia est la solidité, et la résistance à l’abrasion, lorsque les zones sont fortement encombrées, ou que la présence de moule est importante.
Plus question de faire dans la dentelle, je l’utilise en résistance de 12 kilos. Naturellement au niveau discrétion, cela n’a plus rien à voir avec les deux matières citées ci-dessus.
Malgré le diamètre important, l’Amnésia reste assez souple et la réalisation de nœuds ne pose pas trop de problème.
Lorsque les bas de lignes rigides ont fait leur apparition dans le monde de la pêche de la carpe, l’effet mécanique de ceux-ci était mis en avant. Le poisson avait beaucoup plus de difficulté à recracher l’appât sans se faire piquer et les risques de décrochages étaient moins élevés. La première particularité est assez difficile à vérifier, et je préfère ne pas m’avancer sur le sujet plutôt que de partir sur des théories dont je ne suis pas sûr. Par contre, j’ai pu constater une réelle différence au niveau du nombre de poissons décrochés.
Les BDL réalisés à l’aide de ces trois éléments présentent cependant 2 inconvénients majeurs. Le premier, à contrario avec l’effet recherché, est le manque de souplesse, lorsque l’on utilise par exemple des appâts équilibrés, lorsque l’on recherche une présentation naturelle de l’esche. Dans ce cas, l’utilisation d’une tresse souple se révèle plus adaptée. Le second est la réalisation d’un cheveu, qui peut devenir un véritable cauchemar avec les diamètres plus importants. Des appâts plus petits, ou plus fragiles comme certaines graines, ont également facilement tendance à se casser au moment de la mise en place sur le cheveu, principalement au niveau du nœud. Ce problème peut cependant être résolu simplement en confectionnant un cheveu souple à l’aide de tresse ou de nylon de plus faible diamètre, ou encore, en utilisant ma présentation favorite : le D-rig !
Le montage D-rig s’adapte parfaitement aux montages rigides, sa conception étant rendue aisée avec l’excédant de fluoro (ou stiff rig, ou amnésia), selon la méthode connue de tous. En passant, j’ai utilisé mon dernier montage à l’aide d’un cheveu il y a plus de deux ans également, en abandonnant la tresse, le D-rig me donnant une entière confiance et une entière satisfaction au niveau de la présentation de l’appât qu’il soit flottant ou dense. Il a également l’avantage d’être très polyvalent, car il ne demande aucune adaptation selon la taille de l’esche utilisée, contrairement à un cheveu qui risque d’être parfois trop court, parfois trop long…
Je fixe mes bouillettes, graines et autres sur l’anneau du D-rig à l’aide d’un morceau de nylon, et non d’un élastique comme le font une majorité. Cela demande un rien plus de temps, mais je trouve la présentation supérieure. De plus les petits élastiques vendus dans le commerce ont parfois tendance à se détendre ou se briser après quelques lancers.
Voici à présent deux montages de base qu’il est possible de réaliser à l’aide de ces trois matériaux :
Montage pour esches denses
Le montage reste le même, seul le matériau utilisé change. J’utilise un émerillon à anneau afin de raccorder le bas de ligne, ce qui procure un rien de souplesse au montage, pour garder un aspect « naturel », tout en gardant bien sûr la rigidité qui nous évitera bien des désagréments !
Montages pour flottantes
Dans ce cas-ci, on cherche à créer une articulation, qui sera nécessaire à une présentation correcte lorsque l’on utilise un appât flottant, le reste du montage étant identique. Il n’y a bien sûr aucune obligation, et la longueur de partie qui sera flottante peut être adaptée en fonction des goûts de chacun et des situations de pêche. Dans le cas d’un montage « classique », j’essaie de faire une partie flottante équivalente à 1/3, la partie reposant sur le fond représentant donc 2/3 de la longueur totale du bas de ligne. Quand la pêche se déroule sur une couche de vase plus ou moins importante, on peut alors augmenter la partie flottante, l’idéal étant alors d’augmenter également la partie qui reposera sur le fond. Un petit plomb, adapté à la taille de l’appât flottant viendra se fixer juste après le nœud sur la partie qui reposera sur le fond.
Ce type de montage a également ma préférence lorsque j’utilise une présentation équilibrée de l’esche (bonhomme de neige par exemple) car il donne une plus grande liberté de mouvement que le montage classique.
Il existe naturellement une foule de montages possibles et imaginables à réaliser à l’aide de fluoro, stiff rig ou Amnésia, mais les quelques montages présentés ci-dessus ont en commun un point : la simplicité !
Pour stocker dans de bonnes conditions les bas de ligne que vous aurez réalisés, il est intéressant de les conserver dans leur « position » naturelle, ce qui implique de ne pas les plier ou les courber. Il existe sur le marché bon nombre d’options possibles, la plus répandue étant la trousse pour bas de ligne rigide, l’hameçon se fixant sur une fine barre de métal, l’émerillon maintenu en place par une épingle.
Bonnes déroules à tous !
Anthony
Publié par Anthony Block le 18-11-2005