LA PHOTOGRAPHIE D'ANIMAUX
Durant nos longues sessions, les rencontres sont nombreuses : Les sangliers venant s'abreuver près des cannes, les hérons et autres grèbes pêchant au milieu des bannières, les passereaux grapillant les restes de bouillettes, les rongeurs nettoyant les boudins du zodiac des graines tombées du seau pendant une séance d'amorçage… Autant d'opportunités de ramener chez soi quelques clichés souvenirs originaux et, c'est le propre du contexte de la pêche de la carpe, très souvent exceptionnels !
Le matériel sera ici plus spécifique avec l'usage obligatoire d'un téléobjectif d'au moins 300mm permettant de rester à une certaine distance de son sujet. Le trépied est là aussi essentiel pour éviter les flous et mieux stabiliser les prises de vue qu'à main levée. Pour ce qui est des films le négatif FUJI REALA 100 est une valeur sûre dans de bonnes conditions de lumière, tout comme la diapo FUJI PROVIA 100… Si les conditions de lumière sont difficiles (ciel gris, soirée ou matinée, à l'ombre) mieux vaut miser sur des films plus rapides jusqu'à 400ISO… Attention au grain de ces derniers si vous désirez faire des agrandissements !!!
Etant rapidement imprégnés de sa présence, les animaux viennent habituellement très près du carpiste. Il peut conforter durant sa session ce phénomène en laissant traîner ici et là quelques graines ou des restes de pain, les passereaux s'en régaleront et offriront de bien bons sujets ! Ceci est particulièrement vrai en période de disette, en hiver. Pour ce qui est des oiseaux d'eau c'est plus délicat : Ils sont très méfiants, doués d'une excellente vue, et l'idéal est de fonctionner sur le principe d'un affût… Un parapluie tente recouvert de végétation est parfait !
Là encore certaines règles sont à respecter pour espérer aboutir à quelques résultats :
Faire sa mise au point sur la tête du sujet : Si cela est possible sur ses yeux en particulier…
Lui laisser « de l'air » dans la direction de son regard : C'est-à-dire du vide, de façon à donner une « direction » au cliché.
Anticiper les arrières plans et l'exposition : Si vous guettez la venue d'un oiseau à un endroit précis, faites en sorte que son environnement soit joli et esthétique (une photo de martin pêcheur sur un pneu c'est pas top…), donc tentez de le guider jusqu'à l'endroit que vous aurez choisi (vive les graines…). De plus il est toujours judicieux de penser à la façon dont il sera éclairé : évitez les contre-jours affadissant les couleurs… Mettez-vous face au nord par exemple pour toujours être dos au soleil, de plus en étant dans l'ombre il y a moins de chance d'être repéré !
Ne pas lésiner sur les prises de vue : Certaines rencontres sont rares, comme un héron cendré à moins de 20m… Ne ratez pas l'occasion par avarice de film ! Il en va de même pour les scènes mettant en avant des comportements précis, comme la toilette d'une mésange dans une flaque ou la parade amoureuse des grèbes…
Quelques astuces : Profitez des heures de calme pour ce genre de clichés, comme l'aube et le crépuscule. Les animaux, quels qu'ils soient (et pas que les carpes), vaquent plus facilement à leurs occupations, avec moins de méfiance.
Si par malheur vous peinez à vous rapprocher de votre sujet misez sur le cliché d'ambiance, c'est-à-dire son environnement, comme un cormoran pêchant dans un étang brumeux à l'aube ou un chevreuil au bout d'un chemin dans la pénombre… Avec un peu d'imagination les occasions ne manquent pas !
Inutile d'espérer saisir un oiseau en vol bien net à moins d'une obturation d'au moins 1/1000 ème sec. Evitez de centrer votre sujet.
Quoi qu'il arrive, et par delà toutes les frustrations : soyez persévérant !
Publié par David Léger le 03-06-2005