Interview Thomas Flauger
S’il est un pêcheur d’outre Rhin qui est le plus connu ou du moins son nom résonne comme un appel à la pêche. Thomas Flauger, cet homme est resté humble malgré ses résultats qui en damneraient plus d’un. Il est comme le matériel ‘’CARPSOUNDER’’ : simple et solide et a répondu avec beaucoup de gentillesse à nos questions pour nos lecteurs.
Capou : Thomas peux-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs?
Je vis en France, mais je suis né en Allemagne en 1965 près de Francfort. Depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours joué près de la rivière, ce sont mon père et grand père qui m’ont fait aimer la nature en général.
Maintenant, je vis dans le sud de la France où je mène une agréable vie de famille, ce qui ne m'empêche pas de continuer à pratiquer la pêche régulièrement. Depuis 15 ans je suis journaliste halieutique pour des revues de pêche de la carpe et carnassier.
Capou : Comment as-tu été contaminé par le virus carpe ?
Quand j’étais tout petit mon père étant un pêcheur passionné, j’attendais avec impatience qu’il m’emmène avec lui 2/3 fois par semaine et d’après les dires de ma famille j’étais plus passionné que lui. Pour résumer mon parcours de pêche on peut dire que j'ai pris beaucoup de goujons et d'ablettes, avant de pêcher de grosses carpes et d’attraper des silures de 100 kg.
Capou : Quels sont les autres types de pêche que tu pratiques ?
Quand j’étais jeune, je pêchais beaucoup la tanche, la carpe, la perche et un peu le carnassier. Mais avec un préférence pour le plus puissant poisson au bout de la ligne : la carpe. J'avais dans ma vie une passion pour le silure, je lui ai consacré quelques années de grande passion, avant de me diversifier dans toutes sortes de pêche, en mer y compris.
Capou : Les différentes disciplines que tu pratiques ont-elles une influence sur ta façon de pêcher la carpe ?
Oui, le fait de pratiquer différentes disciplines et d'avoir grandi avec l'ensemble des poissons et leur milieu a rendu mon approche de plus en plus instinctive en laissant de côté l’approche logique, technique ou stratégique. Contrairement à un grand nombre de carpistes, je considère la carpe comme un poisson et non pas comme une espèce à part, je veux dire que la carpe n'est pas douée d'intelligence extrême, elle reste un poisson.
Capou : As tu d'autres Hobbies ?
Je me suis mis a jouer de la basse à 20 ans, c’est vrai que j'aime tout ce qui est créatif, créer, jouer de la musique, peindre des tableaux, ça me passionne en dehors de la pêche. Je dois avouer quand même que pour la peinture et la pêche j'ai un peu de talent, mais pour la musique les choses ne viennent pas toutes seules, j’ai moins bien réussi en tant que bassiste que pêcheur.
Capou : Te souviens-tu d'une prise ou d'une session en particulier ?
Je me souviens de beaucoup de sessions en particulier, chaque session est différente, même les sessions avec lesquelles j'ai eu des galères me rappellent de bons souvenirs.
Je vais quand même vous parler de mon premier départ à St Cassien, qui reste pour moi le moment le plus fort au niveau de l'émotion, car j'en avais rêvé pendant presque 2 ans.
La puissance qui se tirait à l'autre bout du fil était à ce moment complètement inimaginable pour moi. A l'époque je connaissais déjà les carpes de 10kg, j'étais habitué à combattre, mais jamais j'aurais pu imaginer me trouver aussi impuissant avec mon matériel trop léger contre une véritable locomotive qui dévidait mon moulin.
Ce fut pour moi une véritable leçon pour le petit garçon que j’étais et aussi l'origine d'une véritable passion délirante pour ce lac.
Capou : Comment classerais-tu par ordre d'importance : appâts, localisation, montages, amorçages, peux-tu nous expliquer ?
Je pense que chacun des paramètres que tu cites peut jouer à un moment donné ou dans un endroit donné un rôle archi dominant, mais en règle générale c’est une bonne cohésion de ces différents paramètres qui donne les résultats les plus réguliers. Les facteurs les plus importants pour moi sont la météo et les horaires de pêche.
Capou : Quels types d'eau aimes-tu pêcher, rivière, lac, étang, gravière ?
J'ai une préférence pour les grands fleuves et les grands lacs avec de l'eau cristalline car les carpes sont très belles, en plus lors du combat tu les vois combattre en dessous du bateau c’est trop beau. J'aime bien aussi taquiner les carpes dans des sessions rapides, sur des petites rivières ou le delta du Rhône où on peut facilement réaliser des pêches rapides.
Capou : Quelle destination conseillerais-tu à nos lecteurs ?
Une destination, ça serait tout endroit sauf certains lieux trop fréquentés et trop commercialisés. Je conseille de se lancer et de ne pas avoir peur c’est payant à long terme et cela offre de bonne perspective. Car je remarque que beaucoup de carpistes ont peur de pêcher en rivière car le repérage en eau courante paraît difficile au début. Pourtant après quelques déboires, les résultats deviennent réguliers.
Capou : Comment l'aventure ‘’CARPSOUNDER’’ a t-elle commencé?
Il y a bien longtemps, on était encore à St Cassien car on y pêchait beaucoup, on avait d’énormes soucis avec les détecteurs dès qu'il pleuvait un peu. Après un séjour avec quelques soucis, mon père (ingénieur de formation) se fixe un but : créer un détecteur complètement étanche, mais qui remplit seulement sa fonctionnalité essentielle : un son et une indication visuelle. Il considérait toute autre fonction comme un gadget, encore à l'heure actuelle ! On peut rajouter d'autres fonctions, car CARPSOUNDER ne cesse d’évoluer tout en fabriquant des produits simples et robustes. Je peux t’avouer que j’utilise encore mes premiers détecteurs CARPSOUNDER alors que je devrais promouvoir les nouveaux modèles
Capou : As-tu prévu des nouveautés en 2006 voire 2007 ?
On peut considérer aujourd'hui que les détecteurs actuels n’ont plus de découvertes majeures à recevoir. Nous dirigeons donc nos recherches vers des produits destinés à la pêche des carnassiers notamment le silure et aussi pour la pêche en mer.
Le budget qui est normalement destiné à créer de nouveaux produits va se concentrer sur une amélioration des fonctions tout en travaillant particulièrement sur des économies dans le processus de fabrication, afin de pouvoir proposer des appareils performants avec un bon rapport qualité/ prix.
Capou : Que penses tu des mouvements tels que l'UNCM ou son homologue belge l'UCW ?
C’est très bien ! En tant qu’acteur actif gagnant ma vie en vendant des détecteurs, il ne fait aucun doute qu'une généralisation de la pêche de nuit sera très favorable à mon entreprise.En tant que pécheur je vois d'un œil très critique l’accumulation des carpistes sur des secteurs de nuit délimités, il devrait y avoir pêche de nuit partout ou pas du tout. C'est mon point de vue, par respect pour les poissons afin d'éviter la sur-pêche, la pollution et pour une meilleure relation entre pêcheurs.
Capou : Comment envisages-tu l'avenir de la pêche à la carpe?
D'abord, on peut dire au début c’était une passion avec peu d'adhérents, presque une famille ! Puis elle a grandi avec un grand nombre de personnes qui se prenaient pour une pseudo élite. Enfin elle est devenue une grande pêche de passionnés comme les autres disciplines, ni plus ni moins.
Capou : Pour terminer cette interview quel message voudrais-tu faire passer à nos lecteurs ?
Je n'aime pas donner de leçons, cela correspond mal avec ma personnalité, chacun devrait pratiquer sa passion comme il l'entend, avec un maximum de respect pour les autres pêcheurs, la nature et les poissons.
Je tiens particulièrement à remercier Thomas pour sa gentillesse et sa patience.
Publié par Capou le 05-05-2006