L'interminable attente
L'hiver touche à sa fin et lentement j'entrevois une lueur d'espoir, je vais pouvoir me préparer à nouveau à t'affronter...

Le cerveau en ébulition, les plans de bataille se peaufinent, les ingrédients s'empilent, tout comme les kilos... de bouillettes au fond du congélateur.



Les kilomètres défilent pour un repérage ou pour revoir au détour d'un salon quelques potes et partager ses projets, ses envies, comparer ses stratégies ou pour prendre des renseignements sur les dernières nouveautés, car inconsciemment, notre quête du St graal, du nirvana carpiste, cette quête nous fait rechercher les petits plus qui nous donnent une longueur d’avance.

Chaque catalogue est épluché minutieusement des dizaines de fois. Aurais-je négligé un article? Une bouillette magique ? Un hameçon révolutionnaire?

Chaque marque voit midi à sa porte, à nous de par notre expérience et celle des autres, de faire la part des choses, d’aller à l’essentiel, de cerner simplement le type de pêche que nous comptons pratiquer, ne pas se disperser ou s’égarer, au début tout le monde se fait leurrer, faire des erreurs est humain où serait la passion si l’incertitude ne guidait pas notre rêve ?

Cette part de rêve nous est nécessaire pour continuer à avancer, à progresser encore et toujours, même si ce petit plus est parfois voire même totalement superflu, il peut inculquer une notion particulière et pourtant Oh combien essentielle à notre pêche, le besoin d'y croire, de se dépasser simplement parce que la confiance est à son paroxysme.



Mais le temps reste le temps , comme cette météo qui me titile, ce petit vent frais qui me caresse la joue, qui bruisse dans les buissons.

Nord? Sud? Est ? Ouest?

Peu m’importe je veux te revoir, encore et toujours cette obsession me martèle les neurones, simplement l'envie d'être au bord de l’eau.

La blessure est vive, lorsque un collègue raconte sa première sortie, sa dernière recette de bouillette, sa série de capots ou ... sa dernière prise



Mon coeur saigne abondemment d’un mélange de tutti frutti et de monster crab et cette aiguille ( à bouillette?) me fait mal comme un pieu que l’on enfoncerait avec une masse…

Je chasse mes idées noires et j’avale des mètres de leadcore qui s’empilent au fond d’une trousse garnie de plombs et d’émerillons, je file au garage remettre de l’ordre au pays du capharnaum là où dorment des fantomes ou devrais-je dire des phantoms dont l'esprit se mêle à la fermentation des kilos de graines stagnantes qui pourraient offrir une orgie alimentaire à un troupeau de mammouths affamés, les flashs apparaissent lorsque je me saisis du fourreau un détecteur bipe et me remémore des instants qui me redonnent confiance et claironnent que mon tour viendra.

Le capharnaum disparaît ? Pas tout à fait, le cafard reste et résonne comme les cloches d’une cathédrale sonnent un grand évenement. Le blues carpe est là, je suis en manque, pas de cure de désintox, surtout pas, j’ai trop peur que cette flamme disparaisse à jamais

Ca paraît confus peut être, ça l'est très certainement, mais la patience est une vertu, ce labeur est partagé par un fidèle compagnon à quatre pattes qui reste lui-meme et malgré l’éloignement nos conversation sont exaltées, puissantes, d'une incroyable franchise et souvent sur les mêmes ondes…

433 Mhz celle d’une centrale sans fil comme le wireless de mon pc qui m’aide à combler ces heures d’attentes interminables avant ce retour.. un retour?

Y a t il eu seulement eu un départ?



Un tout droit?

une déroule?

un run?

Le corps n’y est pas mais l’esprit lui arpente les berges de dizaines de plans d’eau, de canaux, de lacs, de fleuves et ce pendant des heures, des jours, des semaines… oui des semaines voilà ce qui reste avant d’y retourner en vrai, physiquement cette fois, planter les piques fébrilement, sortir les cannes sous la rosée matinale, attendre avec une impatience enfantine le lever du roi soleil, partager entre les chants des oiseaux et la brume qui plane de facon irréelle au-dessus de la surface opaque troublée seulement par l’impact du plomb et de ces quelques bouillettes porteuses d’un incroyable espoir d’entendre résonner une mélodie chargée de bonheur d’extase d’adrénaline, d’avoir les jambes et les bras qui tremblent de sentir cette canne vibrer comme vibre notre coeur pour ce poisson…



Ressentez vous encore cette sensation incroyable?

je t’attend depuis longtemps, tellement longtemps, que j'ai oublié depuis quand! Les images fusent encore, tellement de moments incroyables, tous différents, tous semblables, qu’ils soient bons ou mauvais, il est tellement bon de se les remémorer comme on regarde pour la ènième fois son film fétiche



On peut se les repasser ad vitam eternam en espérant que d’autres moments semblables tapisseront la saison à venir porteuse de folles espérances, d’énormes déceptions, de joies, de péripéties, de regrets mélangés à une frustration désesperante, tout ce qui fait notre pêche, la vraie celle qui est logée au plus profond de nous-même qui ne disparaîtra jamais…

Vous savez bien cette petite flamme qui ne demande qu'à s'embraser...
Publié par Carpvador le 15-03-2010
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