Je regarde dans mon carnet des heures supplémentaires de l’usine … trop coool il me reste plus de huit heures à récupérer. Je planifie pour le vendredi car le week-end étant réservé au planning de madame CoYoT  pour les travaux de la maison. De plus mon fils étant en congé tout se goupille à merveille pour un petit 24 heures de pêche entre père et fils .

Cet hiver j’ai fait pas mal de kilomètres à la recherche d’un bon spot. L’appareil photo à portée de main je remercie encore une fois l’inventeur du numérique car jamais je n’aurais fait tant de repérages avec un argentique.
Mais avec tout ça le plus dur est de choisir où tremper ses lignes … et pour ça rien ne vaut les conseils des amis .
La partir de pêche du vendredi commence en fait déjà du mercredi en préparant les bas de lignes et au remontage des lignes sur mes Warrior; je suis excité comme une puce (de CoYoT bien sûr) à l’idée de mes retrouvailles avec l’élément eau.
Jeudi soir vient le moment moins amusant avec le chargement du matériel dans la remorque, bien que j’aie envie de voyager léger elle se remplit doucement .
Enfin nous voilà vendredi 6h00 debout sans réveil (tiens tiens pour aller bosser il m’en faudrait bien deux ) il ne me reste qu’à réveiller TiteuF le CoYoT junior, de prendre un café et de démarrer, je prendrai mon petit déjeuner au bord de l’eau.

Nous voici enfin sur le rivage Haaaa ça fait du bien. Je fais quelques pas dehors un peu de vent et une fine pluie, temps pas très agréable mais ho combien propice à une bonne partie de pêche.
Bon il est enfin temps de monter les cannes, je regarde dans la voiture et je constate que TiteuF dort comme un bébé , … je vais encore tout monter seul et sous la pluie.
L’endroit choisi donne peu de possibilités différentes de pêche comme souvent en canal. Je décide de pêcher la bordure juste après la cassure dans plus ou moins quatre mètres d’eau.
La rive fait une avancée sur la droite juste avant un élargissement du canal ,je placerai une canne à ce niveau, eschée d’une bouilette Super Crab Eclips Baitrange trempée dans le D-Fuse gel coating.

La deuxième canne sera placée à la fin de l’élargissement toujours sur la droite et aussi juste après la cassure munie d’une bouilette carnée faite maison boostée à l’Aminol .
Lever de TiteuF la tête dans le c.. comme d'habitude (c’est de famille ) nous allons placer ses deux cannes ensemble. La troisième est lancée quelques mètres après la cassure sur la gauche avec une flottante blanche saumon garnie de gros lombrics trouvés tout autour du biwy et la dernière complètement sur la gauche contre un muret en béton aussi en pop-up fluo jaune cette fois.
L'amorçage extrêmement léger constitué de quelques poignées d’un mélange de plusieurs petits pellets de différents diamètres (4 , 6 , 8 )

Neuf heures trente la pluie s’est un peu estompée, ça tombe bien c’est le moment de monter le biwy. Mécanique bien huilée le montage quand on est deux ne pose pas de problème nous voici à sec tout juste pour une grosse averse accompagnée de bourrasques de vent … serait-ce notre jour de chance ?
Nous pouvons manger tranquillement notre petit déjeuner (café fort, petit pain au chocolat, cracotte et lait ) moment privilégié par excellence c’est vraiment un plaisir de nous régaler devant les éléments déchaînés .
C’est allongé sur nos bed-chairs que nous entendons doucement le vent se calmer. Mais ceux qui me connaissent savent que je ne peux pas me coucher longtemps sans plonger dans les bras de Morphée rapidement.
Au moment du grand plongeon, quand nos pensées s’estompent dans le brouillard du sommeil un lointain signal me fait sauter de lit biiiiiiiiiiiiip en effet c’est mon premier départ en 2007.
C’est la canne au fond à droite sur l'avancée qui déroule la tresse. Le détecteur crache son signal sans discontinuité un peu comme les sirènes qui appellent les pompiers. Moment d’adrénaline pure qui pour moi n’a que peu d’équivalent. Je saisis la canne et prends contact avec le poisson, pas la peine de ferrer avec la tresse et la relative courte distance le fait de prendre simplement la canne assure le ferrage.
Le poisson fonce droit devant lui en direction des pillasses d'amarrage d’en face et je n’ai aucune envie de voir ma ligne frotter contre la râpe à fromage qu’est le béton. Chance pour moi la carpe vire à gauche et ne fait que les longer, je serre le frein et mouline régulièrement (vraiment pas envie de perdre mon 1er poisson 2007).
Le combat de déroule tout en force sans grand coup de tête , mouvement typique des miroirs et doucement je récupère ma tresse. Le fish est à proximité de l’épuisette et cette fois la belle sonde verticalement dans les quatre mètres d’eau en face de nous, les plongeons se font de moins en moins puissants ,de temps en temps je l’aperçois dans un remous,ça à l’air gros … mon cœur palpite c’est le délicat moment de la mise au sec. Ludwig maniant l’épuisette de main de maître c’est avec soulagement que je vois enfin la belle entourée du filet .
Les mailles roulées autour de ta tête de l’épuisette je soulève ma prise , yeahhhh je crois que mon ancien record est à la poubelle.

Le décrochage se déroule facilement et vient le moment de la pesée, … 20.5 kilo de pur bonheur. Premier poisson de 2007 et mon premier fish à 20+ l’année 2007 promet beaucoup.

Après la séance photo et les mouillages de la belle afin de nuire le moins possible à son précieux mucus elle est doucement remise à l’eau.

Remis de nos émotions nous replaçons la canne exactement au même endroit .
Midi déjà et l’estomac crie famine ,au menu soupe aux pois en boîte, et tartine jambon
C’est quelques bip sur la canne de gauche avec les vers de terre qui attirent notre attention, je lui dis que cette fois c’est son tour et je le vois se lever et courir comme un dératé en renversant presque la table de biwy. Il prend la canne et ferre directement , le sillon se plie signe d’une prise mais le poisson stoppe bien trop rapidement toute résistance et nous connaissons tous le verdict …. une brème la mine un peu déçue il la décroche et replace la canne. Retour à notre soupe.
De nouveau allongé (pour la digestion hum hum ) après la petite vaisselle , de nouveau nous entendons le chant du détecteur de droite. Machinalement je me lève et pars vers la canne mais mon garçon ne me suis pas … je lui dis de venir pour prendre le départ mais me dit fièrement que ce n’est pas son tour. Je prends contact et sens directement la différence, en effet rien à voir avec le premier départ celui-ci se fait beaucoup plus brutal avec de gros coups de tête typique d’une commune. Une fois mise au sec la belle commune de 12 kilo emprisonnée dans mon appareil photo revoit son élément favori rapidement.

Je passe un « deal » avec mon fils : il fera tous les départ jusqu'à ce qu’il touche une carpe.
Fin d’après midi de nouveau la canne de droite se fait entendre mais … encore une fois cet une déception mon jeune pêcheur.
Délicieux souper omelette au jambon pour notre duo .

La nuit se fera hélas sans le moindre mouvement et c’est sous une pluie battante qui nous promet bien du plaisir à faire sécher le matériel à la maison que nous remballons tout.

Voilà en quelques lignes mon premier et chanceux coup de ligne 2007.