La promesse
La fin des examens est en vue, le stress est à son comble pour mon jeune étudiant. Le passage vers le cycle supérieur en ligne de mire, il avait donc besoin d’un stimuli. C’est pourquoi je lui ai promis deux nuits de pêche seul à seul au bord du canal avec l’option suivante : il fera les premiers départs. En effet nous avons l'habitude de partager les départs cad le premier poisson est au propriétaire des cannes puis nous alternons.
Pour une fois nous changeons de tactique de pêche et c’est sur un poste préparé que nous allons tremper nos lignes.
Mais il y a un hic … où pêcher ?
Donc je me suis mis à la recherche d’un site adéquat répondant à quelques critères : pas trop loin de chez moi pour amorcer, en secteur de nuit (peut-être pour la dernière fois ) car je n’ai pas envie de me cacher avec Loulou.
Je remonte le canal Bruxelles-Charleroi du début du secteur de nuit à Virginal-Samme en direction de Charleroi. Et c’est à Ronquières au pied du plan incliné que je trouve mon bonheur : un ancien quai de chargement de gravier abandonné depuis longtemps .
Il est temps pour nous de préparer nos appâts. Nous roulons plus ou moins cinq kilos de mix sec suivant la recette suivante pour un kilo :
300 grammes de farine de lupin
200 grammes de farine de mais
100 de semoule de blé
50 de Robin red (Hait’s évidemment )
250 de farine de trouvit triple 0
100 de Bird Food (pâtée oiseaux aux œufs )
+ 2 grammes de Base Sweetner Eclips Baitrange ( la pointe d’une cuillère à café)
+ 3 ml de Super Crab Eclips Baitrange
Mix maison qui se roule à merveille, reste à voir si ça prend du poisson … là c’est une autre histoire .
Les cinq kilo mélangés, pétris, roulés à la table et cuits à la vapeur et à l’huile de coude sont au séchage avant de garnir l’estomac de notre cyprin préféré.
C’est le dimanche que nous allons amorcer pour la première fois, comme nous allons pêcher à quatre cannes (et oui 2 permis ) ça nous fait quatre tactiques différentes.
La première salve est du genre costaud avec un seau de dix litres de graines cuites et mélangées (mais, chènevis, blé, cacahuète et inévitablement des tigers nuts magiques) qui sont en fermentation depuis plusieurs semaines dans une poubelle fermée au soleil (quand il y en a …) au fond du jardin et un kilo de bouilettes qui traînent dans le congélo plus des fraîchement roulées.
Même sort pour le lundi et le mardi, c’est le mercredi que nous réduisons les doses pour finir le jeudi à quelques bouilettes.
C’est le plus tard possible que nous allons benner car avec le passage de mixer de 1500 tonnes rien ne doit rester en place longtemps et comme le plan incliné de Ronquières ne fonctionne plus après 20h00 c’est donc le bon moment .
Vendredi 14h00 fin du travail et chargement du matériel en attendant que Ludwig qui est en stage foot revienne. Et 17h00 c’est enfin le vrai départ en direction de notre poste. Pour ne pas changer c’est avec un zombie comme copilote que je fais le trajet aller car mon petit sportif est vraiment HS après les efforts.
Vu le ciel très menaçant et les très gros risques de drache c’est par la partie campement que nous commençons et c’est à tort car nous n’avons pas vu une goutte de pluie du week-end .
Nous pouvons maintenant pêcher à proprement parler. Nous savons où placer les lignes car nous avons sondé le poste au marqueur sondeur pendant l'amorçage .
La canne de gauche sera placée dans peu d’eau : un mètre d’eau au plus dans le prolongement d’un escalier sur le coup uniquement amorcé à la graine. Deux tiger nuts allégées par de la mousse à la limite de la flottaison garniront le cheveu du bas-de-ligne court en tresse Starbait Super Floss armé d’un hameçon E.S.P. Raptor T6 en taille 6.
La deuxième pêchera plus ou moins en face du rod-pod sur la gauche juste en bas de la cassure dans trois mètres d’eau, le poste n’a reçu que des bouilettes. Ici c’est un bas-de-ligne rigide en fluorocarbone E.S.P. Ghost avec un cheveu en tresse et un hameçon E.S.P. Raptor T6 en taille 4 qui accompagnera une bouilette maison simple.
Un grand merci à Gillou pour sa superbe photo
La troisième canne cherchera du coté doit du rod pod en face du quai et au pied de la cassure sur une semaine de graines plus bouilettes. Même bas de ligne que la précédente mais cette fois c’est un bonhomme de neige (bouillette plus flottante faite maison) qui sera chargé d’allécher dame carpe.
Et enfin la quatrième piègera le bord du quai plus loin à droite elle aussi dans trois mètres d’eau. Nous n’avons volontairement pas amorcé ce coup. De nouveau le bas de ligne rigide avec une bouilette bien plus grosse sur le cheveu sur un lit de mini pellets.
Les lignes étant pêchantes et le campement complètement monté il est grand temps de penser au plus important cad … la bouffe bien sûr.
Au menu apéritif saucisson sec séché maison et un petit rouge 2003 qui me fait du bien le temps que les brochettes marinées, les tranches de lard et les inévitables chipolatas prennent la couleur et la consistance désirées.
Mais nous n’avons pas le temps de goûter les premiers morceaux de viande que nous entendons chanter le détecteur de la 3ème canne et le moulin qui débite la tresse à toute vitesse.
Quel plaisir de voir un tel départ, franc et brutal … inratable. De nouveau pas la peine de ferrer comme une brute vu l’absence d’élasticité et la très courte distance de pêche.
Mon jeune pêcheur maîtrise la situation et contre doucement les rushs du poisson qui file droit devant lui vers l'autre berge, puis doucement tourne et longe la berge en béton sur la droite. C’est pratiquement verticalement que le combat se finit et que je mets le poisson dans le filet. Vu la largeur du dos de son poisson je pressens le résultat de la pesée. 13 kg toute mouillée pour une superbe cuir (juste quelques écailles le long de la dorsale).
Petite séance photo, vu le poids et les mouvements du poisson il préfère prendre la carpe contre lui afin de garantir la sécurité de sa prise. Je sais que ce n’est pas l’idéal pour le mucus mais j’aime mieux ça qu’une chute …
Remise à l’eau dans les règles de l’art, replacement de la canne accompagné de quelques bouillettes et du pellet.
Haaa enfin de retour au barbecue, on relance la cuisson en finissant le saucisson et un petit verre de rouge pour faire attendre. Je vous raconte pas l’odeur de la viande rôtie….
C’est à la 2eme fournée sur la grille de cuisson que nous sommes encore dérangés par le cri strident d’un détecteur, cette fois c’est la 2ème canne qui déroule et c’est mon tour. C’est une belle miroir de 7 kilo qui vient engluer mon tapis de réception .
Retour au barbecue pour la 3ème fois et c’est tranquillement que nous pouvons terminer notre repas.
La nuit tombée c’est avec joie que nous rentrons dans nos duvets, la centrale à portée d’oreille comme c’est bien parti …
3 heures du matin je n’ai même pas encore sorti mon pied du sac de couchage que je vois Ludwig sortir du biwy ( bizarre il n’entend jamais son réveil pour aller à l’école). Après un combat bien différent de l'autre avec de gros coups de tête et des changements de cap très rapides il mettra au sec une superbe commune de 9 kg.
Décidément c’est le week-end de tous ses records : sa plus grosse miroir et sa plus grosse commune.
Même chose que pour la miroir il préfère la tenir "juste au corps" afin de ne pas la faire tomber.
Nous passerons le reste de la nuit comme des marmottes sans plus voir de départ.
Après le petit déjeuner nous replaçons les cannes à leur place dédiée et c’est au poker que nous tuons les heures de journée passées sans départ.. Ou une petite séance de photo des installation du plan incliné de Ronquières qui m’ont vraiment impressionné .
Nous avons quelques visites : un petit vieux qui recule avec sa voiture à quelques mètres du campement , sort de son véhicule, ouvre le coffre, sort quelques seaux qu’il remplit de gravier, les charges et repart, un mec qui vient faire nager son chien dans le canal à 2 heures du matin, …
Début de soirée c’est à nouveaux un bon barbecue qui nous attend en compagnie de ma tendre et si compréhensive épouse dont le ventre ne cesse d’enfler et oui, encore 4 longs mois.
C’est 3 départs qui viendront nous couper la nuit avec une belle miroir de 13 kg elle aussi plus la visite d’un chien errant probablement attiré par l’odeur du Frolic présent dans mon sac de pellets.
Au petit matin vient le triste moment du démontage, mais jour de chance tout est sec donc de retour à la maison il ne restera plus qu’à ranger à la maison.
Vite la prochaine pêche
Publié par CoYoT le 23-05-2010