Boules ou graines ? Pourquoi pas les deux ?
Depuis les années que je côtoie des carpistes, on peut dire que deux écoles existent en matière d'appâts : les graines et les bouillettes : toutes deux ont leurs adaptes, voire leurs inconditionnels, mais rares sont ceux qui conjuguent leurs avantages.

Les graines, de tout temps, ont séduit par leur disponibilité, leur attractivité naturelle, leur rapidité de séduction pour nos chers cyprins, mais pas que pour eux : qui n'a pas, au beau milieu de la nuit, remonté une brème, un gardon, un chevesne séduit par quelques grains de maïs, de fève ou autres tiger nuts ? Ca arrive aussi avec la plus belle des bouillettes, mais au moins on a la quasi certitude d'avoir une esche pêchante contrairement à quelques graines qui peuvent avoir été attaquées par le menu fretin

Pour notre reine la bouillette, il est facile d'incorporer des graines moulues qui feront office de lien entre les graines et les boules, et ainsi profiter de leurs qualités

Se profile un obstacle de taille : l'incorporation dans un mix d'une quantité non négligeable de graines, broyées ou non, qui ont la fâcheuse tendance à "casser" le mix lors du roulage. Le rendre plus collant c'est aussi le rendre plus étanche et perdre le bénéfice des nombreux additifs que vous n'aurez pas manqué d'y introduire.

J'ai mis au point une méthode simple et peu onéreuse pour concilier l'attraction des graines et de la bouillette réunis : c'est ce que je me propose de vous faire découvrir dans cet article.

Prenons une bouillette classique composée d'un mix simple (maïs, soja, semoule de blé, farine de poisson, oeufs) accompagné des additifs courants que sont les sweeteners , huiles et parfums : une fois roulées et cuites vos bouillettes comportent une pellicule extérieure relativement étanche qui laissera passer lentement les effluves qui pourront tenter nos carpes tant recherchées. Selon la granulométrie, la cuisson, le séchage, la quantité des additifs, l'attraction se fera plus ou moins vite, mais jamais elle ne sera immédiate. Couper les bouillettes en morceaux ou les peler peut considérablement faciliter cette diffusion, mais elles sont alors exposées à l'élément liquide et se désagrègent rapidement. Les graines, si elles en contiennent, sont emprisonnées dans la pâte cuite et ne peuvent donner tout leur potentiel d'attraction.

Mon idée est de doter la bouillette d'une couche extérieure attractive qui diffuse rapidement et libère un maximum d'informations en un minimum de temps, en partant d'une recette de base et sans entraîner de technique onéreuse ou compliquée.

Pour cela, j'utilise un mix classsique que je rends volontairement un peu trop mouillé, en y incorporant un peu moins de farine sèche que de coutume, 900 grammes pour 10 oeufs est parfait. Je tamise ce mix pour lui ôter tous les éléments trop grossiers (farines de poisson ou birdfood par exemple) et roule mes boules de façon classique. Un diamètre d'une vingtaine de millimètres est parfait.




Du fait du pouvoir collant plus important de la pâte, il faut très légèrement huiler la table à rouler pour que rien ne s'y incruste. Les boules sont molles et difficiles à manipuler sans les déformer : elles sont impeccables pour subir le traitement suivant.

Dans un bac style Tuperware (avec un couvercle), je place un mélange de graines crues, de Robin Red, de nourriture pour oiseaux, sur une épaisseur de 2 à 3 centimètres


Mélange de graines et d'insectes de toute taille




Graines de millet jaune




Graines de millet rouge



Les boules crues sont placées dans ce bac, on ferme le couvercle, et on agite fortement : le but est d'incorporer dans la pâte collante un maximum du contenu de votre mélange




Un léger roulage à la main termine d'incorporer le mélange qui adhère fortement à la pâte

La dernière opération est la cuisson de vos appâts qui, pour des raisons mécaniques, doit être réalisée à la vapeur : une couscoussière fait très bien l'affaire, ainsi que les nouveaux cuiseurs pour riz et pâtes que vous ne manquerez pas d'offrir à votre charmante épouse à la prochaine occasion


Comptez moins de 50 € pour ce matériel



La cuisson est plus longue qu'à l'eau, mais le résultat est incomparable : pas de boules délavées, pas de perte de parfum ou d'attractant, la bouillette sort quasiment sèche et est bien plus ferme qu'à l'eau. De toutes façons ces super boules sont à réserver à l'eschage, à moins que vous ne disposiez de temps ...


Cuisez en petites quantités à la fois



Et le résultat ? Incomparable par rapport à une bouillette classique : les graines, crues, vont au contact de l'eau se libérer petit à petit et créer autant de petits chemins d'où parfum et farines solubles pourront s'extraire de façon constante, les graines attachées attireront les petits poissons ... et les gros suivront !


Le résultat après cuisson




Comparaison entre boule classique et superboule : laquelle choisiriez-vous ?



Quels ingrédients choisir pour composer votre mélange d'enrobage ? Tout ce que votre imagination peut trouver :


  • graines diverses : chenevis grillé moulu, millet, blé, pavot, ..

  • additifs : Robin Red, poudre de foie, parfums poudre, biscuit pour oiseaux, farine de poisson, Prospecto (insectes), cacao, granulés de chocolat, poudre de lait, édulcorant poudre, sucre cristallisé, épices, ...


Je vous conseille de réaliser de petites quantités, 500 grammes par exemple sont amplement suffisants pour une session de quelques jours en eschage

A présent, à vos cuisines pour réaliser vos superboules : l'essayer c'est l'adopter

Bon courage



Fabrice

Publié par Superstar le 02-07-2008
Créé par Actorielweb