Luc Thérace, In Memoriam 2
Parution du Pêcheur Belge, Septembre 2001

Et si nous allions « rôdailler »…

Si, comme moi, vous ne disposez le plus souvent que d’une ou deux heures de liberté ou d’une soirée (voire d’un début de matinée pour peu que vous n’ayez pas peur de vous lever très tôt…) pour vous adonner à la pêche, tâchez de vous adapter et de tenter de capturer quelques poissons malgré votre disponibilité restreinte !


Repérage et préparation du coup

A la belle saison, quoi de plus agréable que d’effectuer en famille une promenade digestive dans le cadre bucolique d’une petite rive d’étang ou de rivière ? Les petits enfants pédalent ou « trottinent » en toute sécurité sur les berges ou les chemins de halage, sous l’œil vigilant de leur mère, tandis que le pêcheur lorgne vers la tache de nénuphar, l’herbier, en un mot, tout ce qui pourrait révéler la présence des carpes.

Une fois les proies potentielles repérées, l’idéal est de disposer, à la veille de la partie de pêche, du temps nécessaire pour aller lancer quelques « boules » sur le coup (250 grammes d’amorce suffisent amplement sur une zone très limitée). Cet amorçage n’est toutefois pas indispensable si le délai entre le repérage et l’action de pêche n’excède pas 2 ou 3 jours ou que les conditions météo ne varient pas.


Action


Arrivée sur la place lors de votre première soirée « libre », vous sélectionnez calmement les zones où vous allez déposer vos appâts et vous les amorcez à l’aide d’une trentaine de bouillettes pour ensuite tendre vos lignes. Le tout vous prendra moins de 20 minutes, si vous êtes méthodique, et vous voilà en position d’attente.

Si votre repérage vous a fait découvrir une zone de passage, de repos ou de nourrissage, vous ne tarderez pas à vous en rendre compte. Si, par contre, c’est le pur hasard qui avait conduit les carpes à cet endroit et qu’elles l’ont déserté depuis, vous n’aurez perdu qu’une petite soirée… et qu’est-ce qu’une soirée dans une vie de carpistes !
Je peux cependant vous affirmer que, depuis bien plus de 10 ans, une bonne partie de ma saison se déroule de la sorte et que je suis bien loin de me plaindre des résultats obtenus !


Matériel et technique


Vous aurez compris que la méthode décrite ici nécessite un matériel un peu plus important que pour la pêche « à roder » si brillamment décrite dans un précédent numéro de la revue. En effet, vous resterez sur place pendant plusieurs heures et devrez peut-être chercher un peu pour trouver la bonne méthode ; sans compter les traditionnels inconvénients que vous pourrez rencontrer en action de pêche (casse, moulinet vidé…).

Voici donc le matériel qui constitue pour moi le compromis idéal entre confort minimal et efficacité maximale.





1° Fourreau

J’utilise un fourreau étroit à trois compartiments prévus chacun pour une canne entièrement montée. Après une « casse », vous disposez ainsi d’une ligne de rechange prête à l’emploi qui vous évitera bien des déboires si les poissons sont sur le poste. Vous pourrez alors remonter calmement la ligne brisée.
Je prévois également, rangé face aux cannes, une allonge pour mon épuisette et un repose canne style « truite » que je dresse vers le ciel pour y poser la canne sur laquelle je travaille. J’ai bien des fois béni ces deux accessoires qui m’ont permis d’éviter nombre de ronciers ou arbustes où la ligne se serait inexorablement emmêlée !
Dans les compartiments extérieurs, je range mon parapluie, un imperméable repliable (genre K-way), l’épuisette, les piquets verticaux pour les supports des cannes et des détecteurs, et les piquets anti-tempête du parapluie.
Je porte le fourreau sur l’épaule droite.


2° Sac de transport « carryall »

En bandoulière sur l’épaule gauche et reposant sur mon dos, le sac de transport suffisamment larde et profond contiendra : une boîte de pêche à rangement multiples dans laquelle se trouve tout le petit matériel nécessaire, un petit fourreau contenant les supports de cannes montés, les supports de détecteur et les swingers, un étui avec le peson et les frondes.
Dans les pochettes je glisse une lampe frontale, quelques piles de rechange, l’appareil photo et le carnet de prises.


3° Tapis de réception


Très léger et indispensable au carpiste respectueux de ses captures, il se porte autour du coup grâce à une lanière reliant ses extrémités. Il contient également la petite table pliante de biwy qui permet de disposer de plus de confort lors des quelques travaux à réaliser en action de pêche.


4° Sac à bouillettes


Un petit sac rigide contenant les bouillettes, un bloc réfrigérant de frigo box et le pique-nique se porte également autour du coup.


5° Level chair


De la main gauche, je porte une bonne chaise pliante permettant une attente confortable.

Transporté comme décrit ci-dessus, ce matériel est relativement léger et permet des déplacements de plusieurs centaines de mètres sans effort trop important.


En guise de conclusion




Pêcher à rôder, c’est tenter de prendre le poisson là où on le voit.
La pêcher à « rôdailler » consiste à tenter de prendre le poisson là… où on l’a vu.

Luc Thérace
Publié par Seb le 05-08-2013
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